Oui, nous sommes allés à Rio… et, bien sûr, nous sommes montés là-haut! Et plutôt 3 fois qu’une. Mais à Rio nous avons aussi arpenté des ruelles, lézardé sur des plages, nous avons discuté, bu et dansé. Et promis que nous reviendrions !
Marielle, l’autre prénom de Rio pour nous
Sur tous les murs de Rio nous avons vu ce prénom, en hommage à Marielle Franco, femme politique assassinée quelques jours plus tôt dans une favela, quand nous étions encore à São Paulo. Et tous les jours nous avons vu une autre Marielle, qui tient le plus chouette endroit de Rio – on vous en parle plus bas!
La question à laquelle on n’a pas de réponse
« Alors, vous préférez la vue du Corcovado ou celle du Pain de sucre? » Et bien on ne peut pas le dire. Rio est une ville fabuleuse dès qu’on monte sur une de ses collines. Chaque panorama est nouveau, et aucune photo n’est aussi belle que la réalité. Depuis le Corcovado, où se tient la statue du Christ, on embrasse toute la baie et on pense forcément à ses conquistadors stupéfaits en arrivant dans leurs bateaux après des mois de mer. On a lu « Rouge Brésil » de Rufin, et cette baie on l’avait rêvée. Depuis le pain de sucre, on a vu la terre, on a vu la ville, on a vu les plages et Rio la nuit. C’était magique.
L’exclamation de la semaine
» Je vois le Chriiist!! » Le grand jeu à Rio, c’est bien d’apercevoir la statue du Christ Rédempteur, perchée au sommet du Corcovado. Lucas, petit, croyait que Jésus… « il crie ». Suzie, de son côté, l’appelle « Jésukrim », comme Abdelkrim de Malakoff. « Je vois Jésukriiiiiim« … Mega lol
Voici tout ce qu’on a appris sur le Christ – sur celui-ci en tout cas :
– le Rédempteur est installé en haut d’une bosse. Corcovado signifie en effet « bossu » en portugais, et c’est le nom que les colons lusitaniens ont donné à cette colline pointue en découvrant la baie de Rio
– Jésus ne mesure « que » 34 mètres de haut. Grosse déception pour Lucas qui l’imaginait grand comme la Tour Eiffel. Depuis les plages de Rio, on voit juste une petite croix en haut des montagnes. Mais tout le monde sait qu’il est là et qu’il veille sur ses ouailles. Et c’était bien l’idée de l’église lors du lancement du projet.
– le Christ est Français ! C’est Paul Landowski, Français d’origine polonaise, qui a conçu et réalisé la statue dans son atelier de Boulogne-Billancourt. Mais figurez-vous qu’il n’a jamais mis les pieds au Brésil !
Le malentendu rigolo
On avait pourtant bien fait les choses : on avait entré en portugais « Pão de Açúcar » dans Uber, on avait discuté en portugais avec le chauffeur, on prenait le bon chemin. Certes on avait trouvé un peu bizarre qu’il nous parle d’un supermercado en haut du célèbre Pain de Sucre, mais on s’est dit que ce devait être une supérette bien pratique là-haut. On a compris notre méprise lorsque notre gentil chauffeur s’est arrêté devant… un Pão de Açúcar – la plus grande chaîne de supermarchés du Brésil ! Ça nous a valu un bon fou rire avec notre conducteur, et maintenant on fait beaucoup plus attention à la géolocalisation.

La maison du bonheur
On l’a trouvée grâce à Nadia et Hub, nos amis de São Paulo (cf gazette précédente). Thibaut est le frère d’Hubert, il est né et a grandi à Rio comme sa femme Marielle, qui est Suédoise.
Leur maison c’est l’Aquarela do Leme, l’auberge de jeunesse (au Brésil on dit pousada) la plus chouette, la plus colorée et la plus accueillante que nous ayons rencontrée pendant tout notre voyage. Leurs enfants Loïc et Nils nagent dans une vraie Tour de Babel où ils parlent surtout le portugais, mais aussi le français, le suédois et bien sûr l’anglais avec tous les voyageurs du monde entier qui font étape dans cette pousada située dans le quartier de Leme, au début de la favela pacifiée de Babilonia. L’endroit est superbe, tout neuf, les espaces sont grands et lumineux, la déco est colorée et florale, avec beaucoup de goût, le petit déjeuner est royal (pain et gâteaux maison!). Et l’ambiance est incroyable, grâce à la gentillesse de Thibault et Marielle. Nous avons passé beaucoup de temps avec eux, à discuter de Rio et du Brésil, et les enfants ont baby-sitté avec beaucoup de joie Loïc et Nils qui les comblaient de câlins et de bisous.
Atout indéniable du lieu : l’écran géant qui a ravi Lucas Nino et Suzie en cruel manque de dessins animés (pas d’avion depuis 1 mois et demi = pas d’écran = pas de film !)
Ze place to be
Toujours à l’Aquarela, sur le rootfop, pendant une soirée BBQ, accoudé au balcon devant les lumières de la ville et de la plage, sous le ciel étoilé, avec de la bossa nova sur les platines, des discussions dans toutes les langues dans les oreilles, et un verre de caïpirinha dans la main. C’était notre dernière soirée à Rio, et on s’est senti à notre place, on a profité de l’instant et de toutes les bonnes ondes autour, le bonheur total. Viva Rio.
L’instant #ÇafaitTropPlaisir
Quelle joie d’entendre ces jeunes, filles ou garçons de tous pays, qui nous ont confié avoir été ravis de nous rencontrer car ils savent maintenant que « life doesn’t stop with kids », et que voyager avec des enfants c’est possible – et même, c’est super. Si dans quelques années un petit couple part faire un tour du monde avec ses enfants en pensant à notre rencontre à l’Aquarella, on les suivra sur Instagram et ça nous rendra très heureux #tdm #travekwithkids # transmission.
Mais d’où qu’on est alors?
Ça c’est rigolo : au Brésil on nous a pris pour des Hollandais (bon..), des Allemands (ok, classique), des Américains (aïe), et… des Australiens (yeah, bien sûr, blonds, bronzés, athlétiques, silhouettes de surfeurs, on était trop contents !). Mais jamais on ne nous a dit qu’on avait des têtes de Français. Nos interlocuteurs brésiliens étaient même très surpris quand on leur donnait notre nationalité. On n’a pas creusé, on n’a pas su s’il fallait être flattés ou vexés, mais on a toujours mis un point d’honneur à ce qu’ils se disent que les Français sont des gens sympas!
Les rencontres
Il y en a eu tellement à l’Aquarela! Les volontaires allemandes et britanniques qui font de si bons gâteaux, la famille suédoise en vacances, Fred, Mathilde, Jéjé et Adrien, les internes en médecine avec qui on a rigolé jusqu’à 4h du matin en goûtant au jumbu, un digestif proche de l’alcool à 90 degrés, qui anesthésie les lèvres et la langue plus vite qu’une morsure de serpent… Mais parlons de Diego, belgo-argentin, professeur de français Langue Étrangère à Rio, philosophe du quotidien et danseur de bossa, méditant régulier et adepte du yoga et des repas en pleine conscience. Pendant notre séjour, il a participé à une cérémonie indienne de purification rituelle à l’occasion de l’équinoxe d’automne. Cette expérience de plusieurs heures au sein d’une « tente de sudation », en groupe, auprès d’un chaman reconnu, a été pour lui une aventure autant physique que spirituelle, qui nous a donné très envie. Une autre fois sûrement…
Le moment fort
Nous n’oublierons jamais cet après-midi passé, avec Marielle, à traverser la favela Babilonia. Nous y sommes allés avec tous les a prioris occidentaux sur ces quartiers difficiles, nous avons découvert la surface d’un monde dont nous n’avons pas les codes, nous en avons été étonnés, nous avons senti la tension d’une période particulièrement difficile, mais nous n’avons jamais eu peur, et les enfants encore moins. Comme nous, ils ont vu la pauvreté plus marquante à mesure que l’on monte dans les hauteurs de la favela, mais aussi les couleurs et l’énergie de certains quartiers dans le quartier. Nous vous faisons le récit de nos déambulations dans Babilonia ici.

Notre vérité sur les plages de Rio
Copacabana, Ipanéma : les noms de ces plages mythiques sont plus connues que de nombreuses marques! Et avouons-le, ça fait un sacré truc d’y poser sa serviette. Les collines majestueuses derrière le sable, les immenses buildings qui se fondent étonnamment bien dans le paysage et les favelas qui les surplombent nous font comprendre qu’on n’est pas sur n’importe quelle plage. Mais le spectacle est surtout SUR la plage ; cette famille de douze tout bruns, de tous âges, qui plantent les parasols et allument la sono pour pique-niquer toute la journée au son de la rumba, ce couple d’amoureux barbus bronzés et fashion qui partagent la même cigarette, tous ces groupes de jeunes gens, filles et garçons confondus, qui jouent au football – version chinlon birman- au bord de l’eau, ces marchands ambulants de pastels et de caipirinha, ces slips moulants et ces strings qui débordent : c’est Rio !
Et autant nous ne pouvons dire quelle vue de Rio est la plus belle, autant nous sommes sûrs de nous en ce qui concerne les plages : notre préférée -et de loin- c’est celle de Leme, en bas de l’Aquarela. C’est la plus profonde, la plus tranquille, la plus familiale, la plus propice à la baignade. Et celle qui nous a réservé le plus beau des couchers de soleil. On s’est promené sur la mureta, petite corniche le long du Morro de Leme où, à la fin de la journée, les pêcheurs prennent leurs quartiers. La vue sur le soleil couchant derrière les montagnes, Copacabana et le Christ Rédempteur est de toute beauté. De l’autre côté, c’est l’Atlantique et les nuages rosés par le jour qui s’enfuit. Un moment délicieux.

Et à part ça?
Ok à Rio il a des plages superbes, des points de vue grandioses, un Christ immense et des collines surprenantes, mais qu’y a-t-il dans le centre de Rio? Et bien nous avons vu plein de petits quartiers anciens, rénovés ou pas du tout, colorés ou bien moins, que nous avons arpentés à pied (mais ça monte tout le temps) ou en tramway (mieux pour les enfants râleurs), et qui nous ont réservé des petits moments tout doux et tout tranquilles. On y a croisé des enfants qui jouent à la balle, des rastas qui rigolent, des petits vieux très très ridés en terrasse, des oeuvres de street art d’artistes vraiment doués, et tout ceci au son des musiques qui s’échappent des fenêtres. Dans les quartiers plus business se croisent les étudiants, les cadres dynamiques et les commerçants ambulants, qui traversent les grandes avenues et les places historiques. Et partout nous avons retrouvé le prénom de Marielle Franco sur les murs. Rio n’oublie pas.

LE film à voir à Rio
OSS117 Rio ne répond plus, bien sûr! Les enfants ont adoré. Comme vous le voyez, on bosse (aussi) la culture cinématographique de notre famille 😉
Miam Miam Brésil
On vit depuis maintenant 1 mois en Amérique du Sud, et on a déjà compris : les kilos perdus en Asie, on va les récupérer sans effort ces prochains mois ! Merci au barreado, le boeuf bourguignon de Morretes ; à la feijada, LA spécialité brésilienne cuite dans une sauce au vin et toujours servie avec du riz, des haricots et des frites dans des proportions gargantuesques, aux coxinhas de frango, ces boules de pâtes farcies au poulet puis panées et frites – on dirait dans le Béarn qu’elles sont un peu « matahami », dans le Trièves qu’elles sont carrément « couflantes » – ; merci aux pastels ces chaussons fourrés au fromage ou à la viande, et merci aux pão de queijo, ces petits choux au fromage qu’on a (heureusement) découverts un peu tard.
Bref, on se régale, mais voici quand même un petit conseil aux futurs « tourdumondistes » soucieux de leur ligne : démarrez votre voyage dans l’autre sens 😁
Et l’école dans tout ça ?
Soyons honnêtes, on n’a pas beaucoup bossé le participe passé et les nombres décimaux à Rio. En revanche, Nino et Suzie ont beaucoup parlé anglais, et Lucas a passé beaucoup de temps à développer des petits jeux vidéos sur son logiciel préféré, Scratch. Il n’avait pas « scratché » depuis des mois et en a bien profité. N’hésitez pas à tester sa dernière création en ligne ! Et il a aussi rédigé un nouveau article sur le Brésil, à ne pas manquer 😉
Jouer au « cache-cache sous-marin » de Lucas
Lire l’abécédaire du Brésil de Lucas
Bye bye Brésil
Voilà, on quitte le Brésil avec des images plein la tête, et en se disant qu’on reviendra forcément, car ce pays a tellement de choses à offrir – de ses jungles à ses plages, de ses ruelles à ses soirées de samba – qu’on n’en a eu qu’un tout petit aperçu. Et on voulait vous dire que Rio de Janeiro est une ville magique à l’énergie folle, une ville qui doit faire face à des défis gigantesques mais qui mérite d’être encouragée et découverte, car elle vaut tellement mieux que les portraits effrayants qui sont faits d’elle. On va apprendre le portugais, et revenir à Rio pour danser la samba !
Next step
C’est fait, on a trouvé des billets en arrivant à Rio : on part en PATAGONIE ! 10 jours au bout du bout du monde, pour réaliser un rêve dans le rêve… voir le Perito Moreno. Tout le reste sera du bonus. On a hâte d’enfiler les doudounes… A bientôt !
Caroline, Marc, Lucas, Nino et Suzie

Merciiiiii de partager avec nous ces beaux moments. En vous lisant j’ai le sac à dos qui me démange, forcément!
Profitez bien de la patagonie.
Des bisous de moi, Gaston et Jules
Le visite des favelas…ça devait être impressionnant…
Ca va baisser de quelques degrés La Patagonie!!
Est ce que vous avez vu Les draps de Maranhenses dans l’etat du Nord Est? « Lençois de Maranhenses » c’est un paysage incroyable. Je vous invite à googler si vous connaissez pas.
Est ce que vous allez faire comme Florent Pagny en Patagonie et chevaucher des juments dans des paysages verdoyants ??? (oh là là ça rime en plus ;))))
Au plaisir de vous lire!
Merci, merci pour ce fabuleux « panorama » de RIO !
Nous sommes heureux de vous voir si enthousiastes pour tout : « votre » Marielle et l’Aquarella do Leme, -quel petit paradis !-, les collines, les plages, la magie des couchers de soleil, sur un air de Bossa Nova, avec un verre de Caïpirinha, en côtoyant ce « melting pot » d’exception, si attachant, qui vous prend les tripes…
Il faudra y revenir, comme nous nous sommes dits, il y a huit ans, déjà…
Insolites aussi les grandes étendues de Patagonie, ou l’on ne croise personne pendant des centaines de kms, mais où il est possible, de faire son plein d’essence avec une carte bancaire ! C’était il y a quinze ans !…
Continuez à nous partager vos passions ! NOEPHI
Bon ben c’est décidé. Puisque vous devez y retourner, nous irons avec vous. Ça fait trop envie.
Je n’oublie pas non plus le clin d’œil magique auquel j’ai eu droit en direct live de Copacabana, encore merci.
Je vous embrasse toujours aussi fort, peut être encore un peu plus